Le début de l’abondance

Aux premières lueurs lunaires, douze soeurs
Qui le feu de cheminée ravivèrent,
Firent de la nuit tombée une douce heure :
Près du foyer chantaient d’inédits vers,
Nous berçaient, préparaient l’aube en douceur…
Les sorts qui nos sommeils enjolivèrent,
Du coma nous arrachèrent, d’où ce heurt,
A se lever bientôt nous motivèrent.

Vigueur en pépin, consort scelle Ris,
Gaîeté incarnée, d’amour l’en voûtant.
Celui germant par son sort, celle rit :
« Je fais ça pour vous, je crois en vous tant ! »
A chérir la terre sort céleri,
Betterave, carotte, sanve aoûtant.
Mais en moisson point de sorcellerie,
Il faut courtiser les champs envoûtant !

A table, nul besoin de chipoter.
Les légumes, qu’un délice incorpore,
Ayant toute la journée compoté,
Servis en sauce accompagnés de porc,
Un banquet où il fait bon papoter !
Quel bonheur de succomber au transport !
Au plaisir on doit se décapoter,
Pour que jamais la joie ne s’évapore !

Exquise déesse maintenant pleine,
Au crochet elle travaille l’ouvraison,
Produit pyjamas, moufles et poulaines.
A l’idée de l’heureuse livraison,
Soudain, pleure comme une madeleine :
Elle a les hormones en floraison.
Son mari la console : « Ma baleine! »,
Nul réconfort n’entre en comparaison !

La divinité conclut le délai,
Donnant vie, dans une épreuve éphémère,
A un bout de chou qui leurs ressemblaient,
Unissant ancêtre et fleur le nommèrent.
Culte naturel passant le relai,
D’amour et d’éducation ils l’armèrent.
La jeune pousse, de joie les comblaient :
Famille que le bonheur agglomère.

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