Pauvres hères d’humanité avides
Enfermés dans leurs chambres-prison, seuls,
Sur les réseaux leurs idoles vivides
Autour du cœur les couvrent d’un linceul,
Leurs âmes meurtries et le corps livide
Aux ténèbres que le chaos isole,
Fil de la vie sous leurs yeux se dévide,
Il y a de quoi finir en camisole !
L’hypocrisie ambiante tous navrait,
Souffrant dans l’indifférence impassible
D’ersatz de substitution s’enivraient
Deux amants ne se croyant pas miscibles.
S’ils se connaissaient ils s’apercevraient
Que la confiance au couple est accessible
À ceux qui l’honnêteté poursuivraient.
Ainsi formée la famille indicible.
L’indépendant au rêve s’alunit,
Esclaves nous y sommes tous d’office
Car l’animal politique punit
La Cité dont nous tirons bénéfice.
Par fondations solides prémunis,
Citoyens que le devoir actif hissent,
Du droit toutes conditions réunies
Pour vivre en société que tous parfissent.
Agir avant que le ciel ne se fonce
Et qu’à jamais voir l’espoir évanouit,
Face au génocide qui nous défonce
Nos racines profondément enfouies
N’ont besoin pas même d’une greffe once,
La graine plantée dans le trou serfouit
La porte ouverte du mariage enfonce
Donnant lieu au rayonnement inouï.
Par la mort, l’individualisme échoua,
Témoin le réel, restons compendieux :
Consommation de morues et d’anchois,
Train de vie mortellement dispendieux.
Tourtereaux à la peau couleur blanche oie
Choisis par les dieux, rien de fastidieux,
Libéraux de leurs piédestaux déchoient
Afin de former un couple radieux.